Il y a de cela un an, je déposais une proposition de loi en faveur de l’extension du RSA dès 18 ans pour répondre au péril de notre jeunesse, avant de prendre part aux travaux d’une mission d’information sur la politique en faveur de l’égalité des chances et de l’émancipation de la jeunesse.
À l’époque, le Gouvernement avait jugé, en dépit de l’urgence sociale, des difficultés liées à la crise sanitaire, des détresses financières et psychologiques, des files d’attente devant des banques alimentaires, que notre jeunesse méritait mieux qu’un Revenu de Solidarité Active.
Ainsi, l’exécutif nous a d’abord annoncé la création d’une garantie jeune universelle, supposée répondre à l’urgence et accompagner la jeunesse vers l’insertion. Si ce dispositif pouvait a priori constituer une solution, il s’est malheureusement borné à un effet d’annonce limité à 200 000 places. Finalement, c’est à travers le « Revenu d’Engagement », subtilement devenu « Contrat d’Engagement », que le Premier ministre a entendu soutenir la jeunesse. Là encore, ce dispositif peine à convaincre. D’abord destiné à un million de jeunes, ce seront
finalement 400 000 personnes de 18 à 25 ans qui pourraient en bénéficier, dont 300 000 bénéficient déjà de la Garantie Jeune ou de l’Accompagnement Intensif Jeunes.
Une année plus tard donc, la sensation de déjà-vu est désagréablement saisissante. Alors même qu’un jeune sur six a
arrêté ses études, que 22% des jeunes sont au chômage, qu’un tiers a renoncé au moins une fois à des soins et que les files d’attente des banques alimentaires reviennent nous faire honte, le Gouvernement continue de faire dans la demi-mesure.
Pourtant, le péril est grand. Sans apporter d’urgence une réponse de fond, les difficultés que traverse actuellement la jeunesse tendent à se pérenniser et devenir structurelles. J’aurai l’occasion d’interpeler à nouveau Elisabeth Borne, Ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion, lors d’une question orale le jeudi 25 janvier prochain, dans l’espoir qu’elle propose enfin un parcours de vie décent pour notre jeunesse.