L’Économie Sociale et Solidaire c’est 2,4 millions de salariés en France, dont 68% de femmes. Les dispositifs de l’ESS permettent le développement d’une nouvelle manière de faire de l’économie afin de contrer un système peu adapté aux évolutions sociales.
Il est nécessaire de soutenir les activités de l’ESS au niveau local car ce sont des acteurs du développement des territoires : création d’emplois et mobilisation des citoyens autour de différents projets.
En effet, Emmaüs Connect, implanté dans six régions, lutte depuis près de six dans pour l’inclusion numérique des populations précaires. A Belfort, le centre de santé Léon Blum accompagne les patients non-francophones sur le département. L’épicerie sociale et le restaurant solidaire de l’association Amicalement vôtre d’Elboeuf distribue des repas cuisinés à partir de produits récupérés.
Dans les pays de la Loire, l’association Permis de construire accompagne depuis 10 ans les personnes en détention et les sortants de prisons dans leur parcours d’insertion. La liste des initiatives de l’ESS est encore longue, mais pour autant ces initiatives ne sont pas assez soutenues.
Le plan « France Relance » de 100 milliards d’euros ne suffit pas… Avec un modèle représentant 10% du PIB et des salariés participant à l’accompagnement des populations, dont les personnes âgées impactées directement par l’épidémie, les entreprises de l’ESS ont démontré la nécessité de leur existence durant la crise sanitaire. « France relance » leur accorde 1,3 milliard d’euros sur deux ans afin d’investir dans différents domaines (insertion professionnelle, contrats aidés, associations de lutte contre la pauvreté …), mais cela ne correspond pas aux besoins du modèle.
Comme nous l’avons vu, le véritable impact des entreprises de l’ESS a lieu au niveau local, pour cela l’investissement de l’Etat devrait se concentrer, comme le propose la Chambre française de l’ESS, sur le soutien aux têtes de réseau dans les territoires.
Récemment dans mon département, l’une des seules mesures mise en place par le Conseil Départemental est une aide de 1000€ aux entrepreneurs samariens intervenant dans plusieurs secteurs, dont l’ESS, afin de pallier leur perte de revenu pendant le confinement. Alors que l’ESS est nécessaire au redressement économique du pays, le manque d’action du département est à l’image du manque d’action du Gouvernement !
Pour mon département, je souhaite que l’insertion professionnelle et sociale de personnes exclues du marché de l’emploi passe par les structures de l’ESS. Le dispositif un emploi vert a comme objectif de faire barrage au chômage de longue durée tout en réussissant la transition écologique.
Afin de garantir le droit de chacun à travailler et obtenir un emploi, la solution que propose un emploi vert est l’instauration d’emplois orientés vers les métiers de la reconstruction écologique et du lien social. Ce dispositif s’adapte parfaitement au territoire de la Somme, porté par les secteurs agricoles et industriels.
Le département se heurte également à un taux de pauvreté qui se concentre dans des pôles urbains et les territoires peu denses, dans lesquels les emplois précaires se développent. Le programme Départemental d’Insertion 2017-2019 a consacré plus de 16 millions d’euros à l’insertion sociale et professionnelle afin de déployer plusieurs mécanismes, mais aucun ne se base sur le modèle de l’ESS.