Face à ce constat et face aux grandes inquiétudes formulées par les syndicats et les organisations professionnelles de la filière, j’ai décidé de me rendre dans des établissements du département pour aller écouter directement les attentes des enseignants et des élèves.
Durant cette tournée, j’ai eu l’occasion de me rendre au lycée professionnel Romain Rolland d’Amiens, Boucher de Perthes d’Abbeville et Pierre Mendès France de Péronne et je les en remercie pour leur accueil et les échanges constructifs que nous avons pu avoir. J’ai également rencontré Monsieur le Recteur de l’Académie d’Amiens, ainsi que, le Directeur académique des Services de l’Education Nationale (DASEN) de la Somme.
Dans chacune de ces tables rondes au sein des lycées professionnels, le constat est le même : augmenter les périodes de stage afin de favoriser l’insertion des jeunes ne résoudra en rien les problématiques actuelles rencontrées par les établissements professionnels.
Il apparaît que la recherche de stage s’avère déjà, aujourd’hui, d’une grande complexité pour les élèves et les enseignants : Les entreprises sont frileuses pour diverses raisons à prendre des stagiaires et les jeunes rencontrent des problèmes de mobilité pour se déplacer sur leur lieu de stage et étendre leur périmètre de recherche. Dès lors, face à cette réalité, augmenter les périodes en entreprise ne semble pas souhaitable car cela viendrait exacerber une situation déjà bien difficile à résoudre pour les jeunes des lycées pro.
À rebours de ce que peut imaginer le Gouvernement, les jeunes sont en demande d’enseignement, de formation, d’accompagnement, de temps, pour rentrer de la façon la plus sereine sur le marché du travail sans avoir à être commandés par les tendances du marché du travail. Car à l’image de la réforme de l’assurance chômage, c’est bien la même logique économique qui anime la réforme du lycée professionnel.
Le Gouvernement souhaite s’assurer que les jeunes des lycée pro puissent s’insérer le plus rapidement possible dans le marché du travail afin de combler les secteurs en manque sans se soucier de l’épanouissement des futurs salariés, de leur formation, de leur volonté de poursuivre leurs études et in fine de sécuriser leur parcours de vie.
Fort de ces échanges, j’ai construit un document de travail que vous pouvez retrouver ci-dessous. Ce tract que je vous invite à diffuser massivement autour de vous, présente 10 mesures pour donner une nouvelle ambition aux lycées professionnels et garantir une formation saine et épanouie de la jeunesse des lycées pro.