Souvent désignés comme les « couteaux suisses de la République », les secrétaires de mairie s’apparentent désormais plutôt aux « perles rares de la République » tant ce statut est menacé dans les années à venir. Il manquerait aujourd’hui près de 1900 secrétaires de mairie dans le territoire. Et, d’ici à 2030, ce sont plus du tiers des secrétaires de mairie qui partiront à la retraite, sans qu’un renouvellement générationnel ne soit assuré au sein de la profession. Ce qui constitue une réelle menace pour la pérennité de nos services publics et du bon fonctionnement de nos mairies dans la ruralité.
A la fois juristes, fiscalistes, trésorières, urbanistes, rédactrices, mais aussi parfois assistantes sociales ou conseillère numérique, les secrétaires de mairie représentent bien souvent le premier, et le dernier visage du service public municipal, accessible à nos concitoyennes et concitoyens. C’est ce que j’ai souhaité rappeler dans mon intervention à la tribune lors de la discussion générale du texte.
Cette proposition de loi entend donc apporter quelques réponses bienvenues pour revaloriser ce statut. Pourtant, nous pensons, avec le Groupe Socialiste, Ecologiste et Républicain (SER) que d’autres pistes permettant de revaloriser cette profession devront être étudiées à l’avenir:
- Le premier levier est évidemment celui de la rémunération. Bien qu’un effort ait été fait en la matière pour les communes de moins de 2000 habitants, par le biais d’un décret du 28 février 2022, cela reste trop insuffisant. Avec une augmentation de 70€ brut par mois, la rémunération n’atteint toujours pas un niveau décent au regard des responsabilités portées quotidiennement par les secrétaires de mairie. De plus, la charge de cette revalorisation est portée par les collectivités locales, qui n’ont parfois, tout simplement pas les moyens de financer une telle disposition.
- Le deuxième levier est celui de la reconnaissance des qualifications et compétences des secrétaires de mairie. Au regard des missions et des responsabilités qui sont les leurs, il semble primordial que celles-ci se voient a minima reconnues comme des agents de catégorie B. Par ailleurs, il est indispensable d’installer un droit accru à la formation, tant initiale, que tout au long de leur carrière.
Cette PPL ainsi modifiée par la droite sénatoriale ne répondra probablement pas non plus aux nombreux soucis d’attractivité dont souffre ce métier. Car les chantiers sont denses et les attentes nombreuses au vu de la volonté des secrétaires de mairie de se structurer, par exemple, dans la Somme.
A défaut de réelles avancées, nos travaux auront permis, en tout cas, de donner un premier écho aux problématiques des titulaires de ces postes, bien souvent délaissés et peu entendus. C’est une première brique pour construire un statut rafraîchi à la réalité des besoins des collectivités.
Je vous invite à retrouver un descriptif complet de la proposition de loi dans le document ci-dessous :