La Grande Cause du Quinquennat de 2017 aura été une telle réussite que notre Président a dû garder le même thème pour le second. Bien sûr en voulant mondialiser sa cause, il prétend porter haut ces valeurs à l’international. Quand on se compare on se console, mais c’est avoir une piètre ambition pour le pays des droits de l’Homme et de la Femme.
Tous les 8 mars, sont depuis lors, non plus la journée internationale des droits des femmes, mais LA journée de l’année où on s’en préoccupe. Le reste du temps, c’est “business as usual”, avec un Gouvernement 100% masculin aux postes régaliens et un soutien à Gérard Depardieu, quoi qu’il en coûte.
Même si nous sommes subtilement passés d’un “droit” à une “liberté garantie”, ne boudons pas trop notre plaisir. L’introduction de l’IVG dans la Constitution est un progrès dont nous pouvons, et devons nous réjouir. Mais ne soyons pas trop naïfs et ne nous laissons pas berner par l’agitation qui masquent mal les tonitruants retournements de vestes auxquels nous avons assisté à cette occasion.
Autre revirement de Madame la Présidente de l’Assemblée nationale, et alors que le Gouvernement nous a répété pendant des mois que les super-profits n’existaient pas, Yaël Braun-Pivet annonce qu’une taxe exceptionnelle de ces derniers pourraient être envisagée. On nous aurait donc menti ?
En termes d’inégalités, l’injustice fiscale est quand même particulièrement choquante par sa progression ces dernières années. Si pour la majorité de nos concitoyens une augmentation des impôts serait difficile voire douloureuse, une minorité de nantis ne connaissent pas la crise et voient au contraire leur dividendes et bénéfices augmenter d’année en année. Aurions-nous mal compris le principe de ruissellement des premiers de cordée vers les premiers de corvée ?
Dans ce contexte, les annonces de Bruno Le Maire, Premier ministre ou ministre du budget on ne sait plus, sont révoltantes. Son seul levier d’ajustement se limite à la réduction des dépenses publiques. Si des économies sont surement réalisables, raboter ainsi de 10 milliards sur les services publics de la Santé et de l’Education nationale notamment, sont indignes. Et, avec l’annonce des 5,5% du PIB de déficit, d’autres coups de rabot sont à craindre.
Les services publics constituent le patrimoine de celles et eux qui n’en ont pas. Notre société va mal, on marche sur la tête, comme disent certains d’entre nous. Les actions à entreprendre n’en deviennent que plus évidentes.
À l’heure où l’extrême-centre tente de mettre sur un pied d’égalité extrême-droite et extrême-gauche, il devient urgent de se réveiller et de ne pas confondre ceux qui luttent contre les pauvres et ceux qui luttent contre la pauvreté.
Cet édito est issu de la newsletter d’avril 2024: