L’objectif de Zéro Artificialisation Nette instauré par la loi Climat et Résilience de 2021 va progressivement devenir réalité. Les régions doivent avec leur SRADDET (schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires) partager et répartir les hectares qui restent possible d’artificialiser pour la période 2021 – 2031.
La répartition envisagée et présentée le 19 avril dernier à l’ancien siège de la Région Picardie, se limite à n’octroyer que le minimum légal (1Ha par commune) pour tout le département de la Somme.
Pas un hectare supplémentaire ne serait donc attribué, ni pour Amiens, ancienne capitale régionale, ni pour Abbeville ou aucune autre ville du département, et encore moins pour les « bourgs ruraux » composant le maillage structurel indispensable à notre territoire rural et pourtant parfois labellisé « bourg structurant » par la région elle-même.
Cette répartition prive les SCOT et le PLUI de toute capacité d’arbitrage et d’aménagement de leurs territoires respectifs. Les centralités n’auraient ainsi aucune possibilité d’assurer leur fonction.
Pire, ce sont les territoires les moins vertueux jusqu’à présent qui se retrouveraient les grands gagnants de ce partage.
Or, la région pourrait choisir de répartir l’effort selon d’autres critères : nombre de communes, populations ou surface cadastrale des départements ; et ainsi débloquer cette situation inacceptable.
La région dispose en effet de plus de 2000Ha qu’elle peut distribuer librement sur son territoire. Même une répartition selon le nombre d’habitants, qui serait un critère peu favorable pour notre département rural, permettrait d’allouer 200Ha supplémentaires pour la Somme. Et, une répartition selon la surface cadastrale des départements, nous allouerait le double, soit 400Ha supplémentaires pour la Somme.
Comme son nom l’indique le SRADDET doit assurer l’EGALITE DES TERRITOIRES et de ses habitants, et aujourd’hui, le compte n’y est pas.
Les Samariens, et les picards en général, ne sont pas des citoyens de seconde zone et méritent un juste développement de leur territoire, pour ne pas dire un nécessaire désenclavement par endroit.