Le ministre des solidarités et de la santé a indiqué : « Plus aucun jeune de l’aide sociale à l’enfance atteignant sa majorité ne se retrouvera sans solution », lorsqu’il annonçait début juillet 2021 l’automatisation de la garantie jeunes pour les jeunes qui sortent du dispositif de l’aide sociale à l’enfance (ASE).
Cependant, il subsiste de nombreux éléments d’inquiétude quant à la faisabilité de cette mesure, qui risque de se heurter à la réalité du terrain.
Le 31 décembre 2019, 312 500 mineurs profitaient des dispositifs relevant de l’ASE. 800 000 jeunes sont par ailleurs « NEET », ni en études ni en formation.
Or, seuls 200 000 jeunes ont pu bénéficier en 2021 de la garantie jeunes. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : la garantie jeunes, bien qu’elle ait été étendue cette année, ne concerne pas assez de jeunes pour que cette mesure soit effectivement mise en place.
L’heure est grave : 1 million de français ont basculé dans la pauvreté lors de la crise liée au Covid-19, plus d’un jeune sur 5 est au chômage. Les jeunes ont été en première ligne de cette crise, et des solutions pour l’insertion, la formation, l’aide financière, doivent être urgemment mises en place.
Les retours des élus locaux au niveau départemental mettent en lumière une volonté de sortir les jeunes des dispositifs de l’ASE lorsqu’ils deviennent majeurs, et ce sans accompagnement.
Le risque est donc double : que la mesure soit infaisable et que certains jeunes se retrouvent sans solution, contrairement à ce qui a été annoncé.
Je m’interroge sur la faisabilité des annonces mises en avant dans le cadre du projet de loi relatif à la protection des enfants, et demande également au ministre un éclairage sur les mesures envisagées portant sur l’accompagnement et le partage des dossiers entre services, pour que soit mise en place de manière efficace cette automatisation du versement de la garantie jeunes.