Questions écrite n° 20352 de M. Rémi Cardon (Somme – SER) publiée dans le JO Sénat du 28/01/2021 – page 502
« J’ai souhaité attirer l’attention de M. le ministre de l’éducation nationale, de la jeunesse et des sports sur la situation de l’enseignement de l’éducation physique et sportive au sein des établissements scolaires à la suite des annonces du 14 janvier 2021. La lutte contre la crise sanitaire a déjà et va très probablement oblige le Gouvernement à prendre des décisions difficiles. La population française a globalement bien respecté les consignes et les « Gaulois réfractaires » ont été finalement peu nombreux. Les privations temporaires de liberté se révèlent finalement bien acceptés si elles sont cohérentes et proportionnées. L’interdiction des pratiques physiques dans les espaces couverts décrétée le 14 janvier 2021 ne rentre malheureusement pas dans ce cadre et plonge les enseignants d’EPS dans la plus grande incompréhension et suscite une vive colère. Comment expliquer qu’une classe puisse se réunir dans une salle de 60m2 mais ne puisse pas aller dans un gymnase de 500m2 ? C’est nier le professionnalisme des enseignants qu’ils ont pourtant fort bien démontré en adaptant leur enseignement aux exigences sanitaires : règles d’hygiène, suppression des contacts… C’est aussi nier la réalité du terrain et la météo de notre beau pays en cette saison. Les enseignants d’EPS peuvent bien évidemment pratiquer en extérieur quand cela est possible mais sont parfois contraints d’aller dans une salle de classe (lorsqu’elle existe) au lieu de se rendre dans de grands complexes sportifs vides où ils auraient pu encore adapter les pratiques : garder un masque, 4m2 au plus par élève, travail individuel, étirements… C’est nier, enfin, l’intérêt et les bénéfices que les élèves peuvent tirer de l’EPS surtout dans le contexte actuel. Il lui demande de bien vouloir expliquer l’inexplicable ou de discuter avec les enseignants et leurs représentants et de revenir sur cette décision incompréhensible. »