Rémi CARDON

Sénateur de la Somme

Gestion durable de l’eau : l’urgence d’agir  

A l’initiative du groupe socialiste au Sénat, une mission d’information intitulée « gestion durable de l’eau : l’urgence d’agir pour nos usages, nos territoires et notre environnement » a été officiellement lancée le 8 février dernier.

Si nous avons demandé une mission d’information sur le sujet, c’est parce que la gestion durable de l’eau est au carrefour d’enjeux environnementaux, sociaux et économiques, avec des incendies hors norme qui se multiplient, le recul du trait de côte ou encore l’assèchement de nos cours d’eau

La mission d’information doit dégager des propositions contribuant à des évolutions législatives et des actions concrètes, notamment pour agir sur les pratiques industrielles ou les pratiques culturales, ou encore pour conforter les acteurs locaux et territoriaux en responsabilité tant sur le grand cycle que sur le petit cycle de l’eau.

Cette mission sera structurée en trois axes

  • Répondre à la raréfaction de la ressource en eau en maîtrisant sa consommation et en améliorant sa qualité

La politique nationale de l’eau doit être coordonnée avec les politiques territoriales. La rénovation des réseaux d’eau potable et d’eaux usées est un enjeu majeur. Par ailleurs, la réutilisation des eaux usées doit être portée par une volonté de l’État pour être mise en œuvre dans les territoires. Il s’agit ici de respecter nos engagements européens et d’anticiper les futurs, notamment dans le cadre du projet de directive Eau potable mis récemment en consultation.

  • Préserver notre approche de gestion de l’eau par bassin et faire des territoires les acteurs principaux de notre politique publique.

La France a été précurseur avec son approche de gestion de l’eau par bassin, et nous croyons que les territoires peuvent créer les conditions d’une gestion partagée et démocratique de l’eau. Pour autant, il faut continuer à nous interroger sur les gouvernances, sur l’optimisation des projets de territoire pour la gestion de l’eau (PTGE), dont les délais de mise en œuvre sont assez longs, et sur la politique d’allocation de moyens pour réussir à concilier une nécessaire sobriété avec le respect de l’environnement et la gestion optimisée des usages collectifs, industriels et agricoles. Il faudra voir comment accompagner au mieux la filière agricole.

  • Poser les bases d’un cadre apaisé entre la préservation de la ressource et les besoins de notre agriculture.

Pour concilier les différents usages de l’eau, l’action publique doit être comprise de toutes et de tous. Il est indispensable d’en finir avec les oppositions stériles et de bâtir, au contraire, des solutions convergentes dans le sens de l’intérêt général. L’évolution de notre modèle agricole vers une gestion plus durable et raisonnée de l’eau est sans doute une nécessité, mais encore faut-il que les pouvoirs publics se donnent les moyens d’accompagner nos agriculteurs dans cette transition. Nous devons être précurseurs en la matière afin de poser les bases d’une politique de gestion durable et partagée de l’eau, qui concilie les impératifs environnementaux et les besoins de notre agriculture, indispensable à la préservation de notre souveraineté alimentaire.

J’aurai le plaisir d’accueillir mon collègue sénateur Hervé Gillé, rapporteur de cette mission d’information, à Longueau le 3 juillet pour un atelier auquel vous êtes naturellement conviés. Bernard Lenglet, Président de l’Ameva, EPTB (Établissement public territorial de bassin) de la Somme, sera également présent et donnera des éclairages et précisions sur le cas particulier de notre bassin versant.

Vous pouvez vous inscrire à cet atelier en complétant le formulaire dédié.

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