Rémi CARDON

Sénateur de la Somme

La bataille de l’eau arrive dans la Somme

Les précieuses mais trop rares pluies de ce printemps ne compensent malheureusement pas la sécheresse de l’été dernier, doublée de la sécheresse hivernale, que nous avons connues. Les nappes phréatiques sont anormalement basses pour la saison, ce qui n’annonce rien de bon pour l’avenir.

Les “illuminés” qui nous annonçaient depuis des décennies que l’eau serait un véritable or bleu avaient raison. Indispensable pour l’Homme et pour le vivant, ce trésor est d’ores et déjà source de tensions. Bien sûr, nous ne sommes pas au niveau que connaissent certains pays étrangers mais les évènements violents de Sainte Soline doivent nous alerter et nous faire prendre conscience qu’un partage équitable et concerté de cette ressource est indispensable pour qu’il soit acceptable et accepté. Localement, et si l’on en croit le Comité de gestion de la rareté de l’eau organisé en Préfecture, l’humidité des sols est satisfaisante grâce aux dernières pluies mais les nappes ne se sont pas rechargées, et atteignent des niveaux inquiétants dans le Santerre ou encore dans l’arrondissement de Montdidier.

Là aussi, si la situation est pire ailleurs, nous ne serons pas épargnés et devons anticiper ce nouvel enjeu majeur. Car, non loin de chez nous, le département de l’Oise a d’ores et déjà pris des arrêtés de restriction d’usage de l’eau. Cela fait renaitre les doutes légitimes quant à notre capacité à alimenter et maintenir la navigabilité du Canal Seine Nord Europe, d’autant plus quand certains canaux n’y sont pas parvenus l’été dernier. Quant à l’hypothèse de créer des méga-bassines dans notre département, ou de réutiliser l’actuel canal du Nord pour cela, le comité de bassin Artois Picardie travaillant actuellement à son plan d’adaptation au changement climatique, ainsi que les Comités locaux de l’eau dans lesquels élus locaux et usagers siègent, devront se saisir de ce dossier. Ce ne sont malheureusement pas les récentes et très nombreuses annonces (pas moins de 53!) du Président Macron prônant une “gestion résiliente et concertée de l’eau” qui vont à elles seules résoudre ce problème structurant.

Je vous laisse découvrir ci-après le communiqué de presse relatif à l’annonce de ce plan. Mais en synthèse, et comme pour la sobriété énergétique, la sobriété en eau est une nécessité. Tout le monde acceptera de faire des efforts si, et seulement si, chacun y contribue en proportion de ses capacités. Une fois de plus la justice sociale et environnementale se rejoignent donc et sont une nécessité pour notre avenir.

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