Rémi CARDON

Sénateur de la Somme

La formation professionnelle de notre jeunesse mérite un vrai débat

S'il est évident que le lycée pro a besoin d'une réforme, celle voulue par le Président de la République pourrait, loin d'améliorer la situation, au contraire l'aggraver.
Visite du lycée professionnel de Ham – Octobre 2022

La dernière bonne nouvelle pour les lycées professionnels remonte à 1985 avec la création du Bac Pro qui permet encore aujourd’hui à plus de 30% de notre jeunesse d’accéder au niveau BAC dans un monde en perpétuelle évolution technologique. En 2009, Luc Chatel, sans réelle concertation, fait passer le Bac Pro en 3 ans au lieu de 4, diminuant le temps de formation générale et professionnelle. Et en 2018, Jean Michel Blanquer poursuit la diminution du volume horaire d’enseignement général.

Le projet de réforme présenté par le Président de la République, en septembre dernier, poursuit le même chemin en augmentant la durée des stages des lycéens professionnels d’au moins 50%, ce qui réduirait encore les heures d’enseignement.

Pourtant, la situation actuelle est déjà alarmante. Près de 1 400 heures d’enseignement ont été supprimées en 10 ans et il reste aujourd’hui moins de 2h de Français par semaine pour les Bac pro. 

Une nouvelle réforme qui limiterait encore plus les heures d’enseignements en lycée professionnel menace considérablement l’acquisition des savoirs fondamentaux pour cette jeunesse que l’on veut pousser le plus tôt possible dans les bras du marché du travail.

Si les savoirs techniques et manuels sont essentiels à notre quotidien et à la réussite collective de notre pays, cela ne doit pas se faire au détriment de l’ouverture culturelle et de l’émancipation de ces jeunes Une perspective qui inquiète les élèves et les professeurs comme le relate très bien l’article de France Info.

Dans un monde du travail où les carrières professionnelles seront multiples et les évolutions des métiers de plus en plus rapides, cette réforme doit permettre à tous ses élèves une formation suffisamment qualifiante pour pouvoir rebondir, et non l’inverse comme le souhaite Emmanuel Macron.

C’est dans ce sens que j’ai interpellé la ministre de l’Enseignement et de la Formation professionnels à l’occasion des Questions Au Gouvernement ce mercredi 09 novembre. Sa réponse n’a pas été des plus convaincantes. Je pense que nous devons nous mobiliser pour nous faire entendre. Dans cet esprit, j’ai signé la pétition #Préparonslariposte et vous invite à en faire autant.

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