Alors que les effets du changement climatique se font de plus en plus pressants et irréversibles, les efforts pour adapter nos logements aux nouveaux défis du siècle restent insuffisants. Premier poste de dépense des ménages, le logement est aussi l’un des secteurs les plus consommateurs d’énergie, avec 18 % des émissions de gaz à effet de serre en France et près de 6 millions de passoires thermiques.
Les freins à la rénovation des logements sont avant tout économiques. Plus d’un tiers des ménages résidant en passoires thermiques vivent en-dessous du seuil de pauvreté.
Cette proposition de loi prévoyait des mesures applicables dès maintenant pour mieux accompagner les ménages concernés, avec notamment :
- un reste à charge zéro pour les ménages les plus modestes
- une accélération du « aller vers » pour améliorer l’accès à l’information des personnes en précarité énergétique, et pour améliorer leur accompagnement
- une priorité donnée aux rénovations plus performantes
- une adaptation des normes dans les territoires ultramarins, pour mieux tenir compte de leurs spécificités.
Ce corpus de mesures devait contribuer à accélérer le chantier des rénovations des logements et éradiquer les passoires thermiques en 2030. Il a été travaillé pendant plus d’une année et établi avec l’ensemble des acteurs intervenant dans ce domaine.
J’ai ainsi pu accueillir au Sénat de nombreux acteurs pour une restitution des travaux engagés parmi lesquels la Fondation Abbé Pierre, le Secours Catholique, l’Institut Rousseau, l’Observatoire National de la Précarité Energétique ou encore la Fondation de France.
Alors même que chacun s’accorde sur le fait qu’il y ait urgence à agir, la droite sénatoriale a choisi de voter contre cette proposition de loi, estimant qu’il était trop tôt pour agir.
La lutte contre la précarité énergétique devra attendre. Attendre la fin des travaux de la Commission d’Enquête sénatoriale sur la rénovation thermique, attendre la nouvelle feuille de route du Gouvernement sur l’énergie et le climat qui tarde à arriver.
Il s’agit là d’un immobilisme irresponsable. Combien faudra-t-il de rapports alarmants pour s’attaquer à la précarité énergétique et au mal-logement des plus modestes ? Nous n’avons plus le luxe de perdre plus de temps que nous n’en avons déjà perdu.